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║Peux-tu peindre l'air aux milles couleurs du vent ? //
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  • » His big baby blue eyes and his boyish smile. He left a kiss upon my cheek, and I felt the world crumbling under my feets. I'd never understand why I was so fascinated by him. All I knew was that I was loving it.
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11 février 2008

[20] Sunday train .×

PLAINTES

Cher journal,

Je sais, je ne t’ai plus raconté de mes nouvelles depuis vraiment beaucoup trop longtemps. Si tu savais à quel point je suis désolée ! Mais ma vie a été tellement… chamboulée depuis la dernière fois que je t’ai donné de mes nouvelles qu’à présent, je ne sais même plus si je dois vraiment lister tous les détails de ce qui m’est arrivé ces derniers temps. Vraiment, j’en aurais pour au moins trois livres… Non pas que ça me dérange, tu me connais. Lorsqu’il s’agit de raconter ma vie, je suis capable d’écrire bien plus de trois livres d’un coup ! Bavarde un jour, bavarde toujours. Hum, petite inspiration philosophique. Passons.
Je suis tout de même sincère quand je te dis que je ne sais pas par où commencer. Peut-être parce que je ne sais pas où j’en suis moi-même, et que par conséquent, je me demande s’il vaut vraiment la peine que je ressasse tout ce qui m’est arrivé, sous peine d’en devenir peut-être un peu trop mélancolique et voire même sombrer dans une sorte de semi-dépression. Imagine, je n’ai même pas eu le courage de relire tout ce que j’avais écrit auparavant. J’ai… peur. Je n’ai pas envie de revivre dans le passé. Etrange dans ce cas de t’écrire, tu ne trouves pas ? Mais aujourd’hui, j’ai senti le besoin de me confier, à nouveau, comme dans le temps. J’étouffe, je suffoque, je m’asphyxie. J’ai l’impression que ma vie se résume à une sorte de collier que je porte toujours autour de mon cou, et que la fatalité s’amuse à en raccourcir la chaîne jusqu’à presque m’étrangler, puis à l’élargir de nouveau, pour me laisser reprendre un peu d’air, cependant, c’est un vrai cercle vicieux, enfin, pour elle, pas pour moi. J’aimerais juste m’en sortir. Je n’arrive pas à me confier à mes amis, car j’ai l’impression qu’il ne comprendrait pas, même si je sais, au fond de moi, qu’ils le feraient mieux que n’importe qui d’autre. Pourtant… J’ai l’impression qu’ils sont tellement loin de moi que cela est totalement impossible. Et moi qui m’étais promis de bannir ce mot de mon vocabulaire… Je suis une idiote.
Te rappelles-tu de la paix, tranquillité, du bonheur qui m’envahissait, avant ? Figure-toi que tout cela a été annihilé par un je-ne-sais-pas-quoi qui fait qu’aujourd’hui, je me sens totalement vide. Plus d’idylle, plus de vie de famille parfaite, plus rien. Juste le néant. Mais le pire dans tout ça, c’est que personne ne sait ce qui se passe vraiment dans ma tête. Car après tout…
Est-ce que quelqu’un m’a déjà entendue me plaindre ?
Non. Personne ne m’a entendue me plaindre.
J’ai toujours supporté ce silence. Tu sais, j’y suis tellement habituée ! Avant, ça ne me dérangeait pas, au contraire. Je n’ai jamais aimé déranger les autres avec mes histoires inintéressantes, pas même Dwayne. J’ai tout de même l’impression qu’il se doute que quelque chose me tracasse et me laisse particulièrement intranquille, de plus en plus. A vrai dire, je crois qu’il faudrait vraiment très, très mal me connaître pour ne pas s’en rendre compte. Ça devient tellement évident que je vais bientôt finir par imploser. Oui, imploser, et non pas exploser. Car je ne suis pas une fille qui hurle à la face du monde tout ce qui ne va pas chez elle, pas comme d’autres. Je suis bien trop invertie, malgré mes efforts.
Et je ne me plains jamais.
J’aimerais que ma vie soit à nouveau ce qu’elle était. J’aimerais partir d’ici, à nouveau. J’aimerais juste… être une autre personne, le temps d’un automne, comme s’il s’agissait de vacances. Les autres neuf mois de l’année, je jouerai le jeu, comme d’habitude.
J’espère que tu ne t’es pas trop ennuyé aujourd’hui, et désolée de m’être ainsi déversée sur toi. Tu es le seul qui m’écoute réellement. Le seul à qui je me plains sans cesse, même en automne.

Iyana Evans.

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Commentaires
L
J'aime ce texte. Parce que je le ressens, je le comprends, je le vis. Il faut me faire vivre pour me faire aimer. Et j'aime toujours tes textes parce que plus que me présenter une histoire comme une vitrine, ils m'y entraînent, m'immergent. Je ne suis pas spectatrice, je suis chacun d'eux. <br /> Je suis Iyana.<br /> Ce sont ces changements qu'on attend, qu'on attends pas, qu'on savait pourtant inévitables, au fond. Ce sont ces changements qui nous font souffrir et avancer. Avancer de plus en plus loin, jusqu'à être nous.<br /> J'espère que l'automne durera toujours pour Iyana, pour qu'elle soit enfin elle sans demi-mesure.
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